Soweto Kinch

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Mêlant jazz et hip hop, Soweto Kinch fait aujourd’hui les beaux jours de la scène British. Et à vingt-neuf ans, ce jeune phénomène du saxophone Outre-Manche imprime sa marque singulière sur la scène internationale du jazz, suscitant émotion et enthousiasme à chacune de ses apparitions. Avant de jouer avec le Jazz Jamaica All Stars (comme son ami et confrère Abram Wilson), Andrew Hill ou Hugh Masekela, il a grandi à Birmingham, en écoutant en boucle A Tribe Called Quest ou The Roots. A 13 ans, au sortir d’un concert de Wynton Marsalis, il décide de devenir musicien et travaille dès lors intensément le saxophone alto. Et l’apprenti saxophoniste de répéter les chorus de Charlie Parker ou John Coltrane, une oreille branchée sur les rappers. Très vite, la fraîcheur dynamisante de sa musique emporte l’adhésion. Car il y a chez Soweto Kinch une volonté de ne pas reproduire les vieux schémas qu’il maîtrise pourtant fort bien, mais d’amener la musique ailleurs. Un pari réussi, tant son jazz mâtiné de hip hop sonne fort et sincère. Ici, musique et spoken words poursuivent de fructueux dialogues. Une démarche qu’il approfondit avec son projet A Life in the Day of B19, récit poétique en mots et en musique et à travers lequel Soweto Kinch, après avoir «apporté le hip hop à un public de jazz, souhaiterait amener vers le jazz le public du hip hop ».

Ah, connais pas ! Pour ceux qui connaissent, quel CD me recommandez-vous pour commencer à explorer sa musique?

Avant toute chose, je tiens à dire que c'est un artiste que j'ai eu la chance de rencontrer en Angleterre, un artiste que je ne connaissais pas dutout avant cela. Pourtant il jouit en Angleterre d'une vraie reconnaissance, il est là bas tel une véritable petite star. Alors si je ne dis pas de bétises, il n'a à son actif que 2 albums chez Dune Records. Le premier Conversations with the Unseen (2003) et enfin le petit dernier Tales Of The Tower Block (2006). Je te conseille vraiment son Conversations with the Unseen (2003) qui est pour le coup vraiment exellent et qui a tout gagné au pays de W. Shakespear. Son second CD est plus Hip-Hop et est donc à mes yeux moins bon que le precédent. Voila...

Ah mince, ce ne sont pas des disques instrumentaux ? Il y a du rap dessus, c'est bien ça ?

Vans a écrit:

Ah mince, ce ne sont pas des disques instrumentaux ? Il y a du rap dessus, c'est bien ça ?

Il y a parfois des morceaux avec du rap. Son second disque est comme je te l'ai dit plus rap. Mais son Conversations With the Unseen est je dirais à 75 % instrumental. Mais laisse moi vraiment te dire que c''est un artiste à découvrir. Un saxophoniste étonnant. Je ne serais pas étonné qu'il te coupe le soufle.

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Soweto Kinch est carrément l’un des artistes les plus ardents de la scène anglaise actuelle de jazz. Avec son saxophone, mais aussi avec sa voix sublime, il ne cesse pas de conquérir de nouveaux terrains musicaux. À savoir que Soweto Kinch est probablement le premier rappeur qui a empoché des prix pour jouer du saxophone. Un type qui n’a décidé qu’après avoir obtenu son diplôme d’histoire à Oxford de se dédier sérieusement à la musique, est déjà un phénomène. Car cela fait des années que le hip hop cherche ses racines dans le jazz, et, tout d’un coup, le jazz trouve enfin sa place dans le hip hop. Une inversion qui a été réalisée d’une façon tellement conséquente qu’au premier contacte avec Soweto Kinch, il est difficile à croire qu’il n’a même pas trente ans. Néanmoins, Soweto Kinch est, en première ligne, un saxophoniste étonnant. Pourtant, il n’est pas quelqu’un qui crache des rimes semi professionnels pour enrichir son show. Au contraire, il est mis dans le même sac avec Q-Tip par les critiques contemporains qui le comparent (sérieusement !) à Steve Coleman. Certes, la presse britannique est fameuse pour sa tendance à l’enthousiasme. Le nouveau, c’est la réaction de la presse de qualité américaine qui participe unanimement aux louanges. Il est impossible de citer ces éloges enthousiastes. De toute façon, personne ne les croirait.

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